Foundation and expansion
11th – 13th c
In the 11 century, a great desire for renewal swept across the Church, giving birth to a vast movement of . Many women and men wanted to live a simple life, faithful to the Gospel. In monastic life, this ideal manifested itself in the desire to find again the strictness of the Rule. In , a group of monks from the abbey of Molesme in Burgundy, inspired by this ideal and under the leadership of their , came to a secluded place, the forest of Cîteaux. The story of this episode is told to us in The Great Exordium of Cîteaux.
The beginnings were difficult. This austere life was exemplary but it attracted few candidates.
The brothers were saddened at not being able to pass on their experience. This desert crossing was completed under the leadership of Albéric, the second abbot of Cîteaux. He established the material basis to be developed, in particular the institution of the lay brothers (conversi) which reconciled two potentially contradictory demands of the Rule of Saint Benedict: on one hand, living by the work of their own hands and thus, in an agricultural society, directly working the land, and, on the other hand, remaining in the enclosure of the monastery.
Hymn for the feast of the Founders (January 26)
In 1113, the third abbot, Étienne Harding, joyfully welcomed Bernard of Fontaine, who arrived with about 30 companions to be schooled in monastic life. This charismatic young man brought about a very rapid growth: foundations multiplied throughout Europe.
Bernard, this man of fire, spread the Cistercian reform and gave it an extraordinary splendor. This rapid expansion remained balanced by Stephen who, in the Charter of Charity, set the foundations of a decentralized monastic order, governed by a general chapter of abbots and characterized by mutual support, unity, and charity.
Robert de Molesme
Né en Champagne vers 1029 d'une famille noble, il entre à 15 ans comme novice au monastère de Montier-la-Celle, près de Troyes. Dix ans plus tard, il devient le Prieur de cette Abbaye. Puis il est amené à prendre la direction d'un petit groupe d'ermites qu'il oriente vers la vie cénobitique. Avec eux, il fonde l'abbaye de Molesme, au nord de la Côte d'Or actuelle. Cette abbaye prospérant, Robert et quelques autres frères désirent un genre de vie plus proche de la Règle de Saint Benoît et partent fonder un "Nouveau Monastère", Cîteaux. Robert, fondateur de Cîteaux, n'y reste qu'un an, car les moines de Molesme envoient une supplique au Pape pour le faire revenir. Revenu à Molesme, il y meurt au printemps de l'année 1111. Il est canonisé par le pape en 1222.
Le Grand Exorde
L’an mille quatre-vingt-dix huit de l’Incarnation du Seigneur, Robert, abbé de Molesme, au diocèse de Langres, et avec lui les frères dont Dieu avait touché le cœur, quittèrent ce monastère. Comme leur bienheureux Père Benoît, ils préféraient se fatiguer au service de Dieu, plutôt que de s’amollir dans une vie facile. Pleins de zèle, ils se dirigèrent vers un lieu favorable à leur dessein que la grâce de Dieu leur avait indiqué auparavant : le désert de Cîteaux.* Ce lieu était situé au diocèse de Chalon, ses bois épais et ses épines en rendaient l’accès difficile, seules les bêtes sauvages y habitaient. Ces hommes de Dieu vinrent donc en cet endroit si peu engageant et si farouche, ils l’estimaient cependant d’autant plus avantageux au projet cher à leur cœur qu’il était pour les gens du siècle moins attrayant et plus inabordable. Avec le consentement du propriétaire et de l’évêque, ils y construisirent un monastère. C’est ainsi que le vingt-et-un mars, solennité de saint Benoît, à la joie des anges et à la fureur des démons, ces hommes totalement libérés qui n’avaient en vue que la sagesse chrétienne, fondèrent le monastère et, par la suite, l’ordre de Cîteaux ; cette double joie fut encore accrue du fait que le dimanche des Rameaux tombait ce jour-là. Heureux présage que le choix de ce jour : c’était la fête de l’auteur d’une loi remplie de l’esprit vivifiant, écrite pour le salut de beaucoup, et leur intention, à eux, était d’ordonner le service de Dieu et de toute leur vie sur le modèle proposé dans cette loi évangélique.
Albéric
Né vers 1050, moine à Molesme à côté de saint Robert qui l'établit son prieur, il eut une part importante dans la décision qui aboutit à la fondation de Cîteaux. Il en devint le premier abbé élu, lors du départ de saint Robert, le fondateur du "Nouveau Monastère". Il obtint la protection papale pour la fondation naissante, organisa le transfert de celle-ci dans le site actuel de Cîteaux, et consolida la communauté au plan matériel, adoptant, entre autres, l'institution des convers.On date sa mort au 26 janvier 1108.
Hymne pour la fête des saints Fondateurs (26 janvier)
Ils sont partis dans l’allégresse,
Ces hommes droits au cœur de feu
Vivre la règle de Benoît
Tel est leur désir.
Ils ont choisi la voie étroite,
L’abbé Robert marche devant.
Mais c’est l’Esprit qui les conduit
Vers un lieu nouveau.
Ils ont ouvert une clairière,
Le ciel descend dans la forêt,
Leurs mains bâtissent la maison
Des pauvres du Christ.
Ils ont noué dans le silence
Un lieu vivant de charité.
Comme Albéric, Etienne attend :
Des frères viendront.
Ils ont veillé dans la louange,
Ils ont porté le poids du jour.
De peine en grâce refleurit
L’arbre de Cîteaux.
Etienne Harding
Né vers 1068 en Angleterre, il entre très jeune au monastère de Sherborne. Il quitte l'Angleterre pour la France, part en pèlerinage à Rome. Au retour, il reste en France, à Molesme. Il fait partie du groupe des fondateurs de Cîteaux, où il succède comme abbé à Albéric. Il eut sans doute un rôle important dans le scriptorium de Cîteaux où il mit en œuvre une révision de la Bible. C'est lui qui, en 1113, accueillit Saint Bernard et ses compagnons, et qui donna des bases à l'Ordre naissant par l'établissement de la "Charte de Charité". Durant son abbatiat, Cîteaux fonda 12 nouveaux monastères. Il adopta aussi comme "maison-fille" la communauté de moniales du Tart.
miniature de St Vaast d'Arras
Les deux abbés, celui de St Vaast (à gauche) et Étienne de Harding (à droite) présentent à la Vierge les églises dont ils ont la charge (leur abbaye). En bas le copiste Oisbertus, présente le livre qu'il vient d'écrire à la Vierge et à Étienne.
La Charte de Charité
Ecrit dû à saint Etienne Harding qui réalise l'union des Monastères de l'Ordre en les regroupant en une seule famille, grâce aux relations entre maisons-mères et maisons-filles, et à l'institution du Chapitre Général qui réunissait une fois par an les abbés de l'Ordre. C'est un juste milieu entre l'indépendance complète de chaque monastère et la centralisation pratiquée alors par Cluny. La Charte de Charité appartient aux premiers textes cisterciens, avec principalement les récits de la fondation appelés : "exordes". ("Le Petit Exorde" et "l'Exorde de Cîteaux").