Le travail
C'est alors qu'ils sont vraiment moines,
quand ils vivent du travail de leurs mains.
Le monastère est un atelier, les moines y sont des artisans. Comme pour des artisans, le travail est intégré à notre équilibre de vie, c’est pourquoi nous n’avons ni vacances ni retraite… l’activité est simplement ajustée aux âges de la vie. Les tâches sont variées : formation intellectuelle, accueil des hôtes, entretien de la maison. Notre principale source de revenus est une fromagerie* où nous transformons le lait de notre troupeau. Nous l’avons récemment remise à neuf pour suivre l’évolution des normes. Elle a été spécialement conçue pour concilier les exigences d’une fabrication fromagère et les horaires de la vie monastique.
Comme des artisans, nous voulons vivre du travail de nos mains. Cette exigence de résultat est la même que dans toute profession : le fromage doit être bon, le repas doit être prêt, les malades doivent être soignés. Confrontés à ces impératifs, nous portons aussi notre part de stress.
Toutefois, nous avons de bons outils pour y faire face. Bien que de forme industrielle, notre travail reste artisanal. Nous produisons ce dont nous avons besoin, en cultivant le goût d’un travail soigné : le respect porté aux choses de Dieu dans la prière s’exprime aussi dans l’attention aux objets dans la vie quotidienne.
Il regardera tous les ustensiles
et tous les biens du monastère comme des ustensiles sacrés de l’autel.
Et surtout, l’entraide, la communion et l’humilité sont les meilleurs moyens de vivre l’efficacité dans la paix. Pas de position de pouvoir à préserver là où l’autorité est un service. Pas de faute, là où l’erreur est reconnue dans l’humilité. Pas de compétition là où tout est mis en commun : l’argent, mais aussi les compétences, la bonne volonté et même les coups de fatigue. Ces outils sont nos plus sûrs placements. Leur fruit est d’abord spirituel : paix et joie. Tôt ou tard, les fruits sont aussi matériels : une saine économie.
Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice,
et tout le reste vous sera donné par surcroît.
Cette priorité accordée à la prière nous rend libres par rapport au travail : sept fois par jour, le travail cède la place à la prière, parce qu’elle est notre premier travail.