La réforme cistercienne
Nos pères nous ont transmis une aspiration à la simplicité, à la communion fraternelle et à la vie retirée. Ils ont exprimé ces valeurs dans un art de vivre et d’habiter dont nous vivons aujourd’hui.
La simplicité
Ce dépouillement s’exprime dans l’architecture, mais aussi dans une liturgie sobre et belle dont les livres de chœur sont les témoins. Et une certaine austérité de vie.
Cette simplicité n’est toutefois pas une stricte pauvreté matérielle : si les frères ne possèdent rien en propre, la communauté dispose de moyens de production qui lui permettent de vivre en gardant sa liberté vis-à-vis de la société qui l’entoure. L’art cistercien est sobre, mais cette économie de moyen est aussi une recherche de beauté qui exprime le mystère de Dieu.
La communion fraternelle
La communion fraternelle se manifeste dans un silence qui est choix d’une qualité de relation, avec Dieu et avec les frères. Elle s’exprime par une aide réciproque entre les frères pour aller d’un même pas dans la maison de Dieu. Cette entraide est aussi instituée entre les monastères par la pratique de la Charte de Charité : les monastères ne sont pas dépendants les uns des autres dans une relation hiérarchique, mais ils choisissent de s’apporter un soutien fraternel au moyen des institutions du chapitre général, de la filiation, et de la visite régulière.
Le retrait du monde
Au Moyen Âge, les monastères étaient des lieux de rencontre entre seigneurs. Les premiers cisterciens se démarquent de cette pratique : les "grands" ne viennent pas à Cîteaux pour tenir leur cour. Ce retrait n’est toutefois pas une rupture : Cîteaux comme la plupart des abbayes cisterciennes, est construite à proximité de grands axes de communication, mais légèrement à l’écart de ces axes. Selon une étymologie (probablement fausse mais dont l’usage est significatif) Cîteaux signifierait "avant la troisième borne" (cis-tertium), c’est-à-dire le lieu qui se situe à trois mille pas du village le plus proche, ce qui est une distance significative d’un retrait qui n’est pas rupture.